La vaccination du chat

LES CONSULTATIONS VACCINALES DU CHAT

Pour plus d’informations, se référer au tableau des maladies du chat :
Les chats sont classiquement vaccinés contre le typhus, le coryza, la leucose féline (virus FeLV) et dans certains cas contre la chlamydiose.

– Depuis 2012, il y a une réapparition d’épidémies de Typhus, maladie très souvent mortelle chez les chats non vaccinés. La leucose féline n’évolue pas sous forme d’épidémies, mais est une maladie répandue, le plus souvent mortelle. Dans les deux cas, le vaccin est efficace. Les virus du coryza sont très répandus également.

– Le vaccin contre la rage est obligatoire pour les chats qui voyagent (associé à l’identification par puce électronique). Ses dates de validité sont inscrites sur un passeport européen, délivré lors du premier vaccin.

– Attention aux idées reçues : Il y a quelques années, les vaccins ont été soupçonnés de déclencher des tumeurs de la peau (fibrosarcomes) chez un certain nombre de chats. Des études portant sur des milliers de cas ont montré que le vaccin en soi ne provoque de tumeur, mais que certains chats génétiquement prédisposés (très rares heureusement) peuvent réagir à toutes sortes de traumas (blessure, plomb de chasse, morsure d’un autre chat, injection quelle qu’en soit la nature…) et développer localement un fibrosarcome.

 

 

Pourquoi faut-il faire vacciner son chat ?

La vaccination a pour but de protéger votre compagnon contre une maladie, le plus souvent d’origine virale ou bactérienne. Sans pouvoir parler d’éradication, la panleucopénie (typhus), et à un degré moindre l’infection par le FeLV (leucose), véritables fléaux chez le chat il y a quelques dizaines d’années, sont beaucoup moins fréquentes aujourd’hui. La vaccination stimule les défenses immunitaires de l’organisme. Elle induit une réaction immunitaire qui permettra à votre chat de réagir rapidement et efficacement en cas de contact ultérieur avec le virus ou la bactérie qui provoque la maladie, et lui évitera ainsi d’être malade ou en atténuera les symptômes.

Autre intérêt non négligeable de la vaccination : l’examen de santé. C’est souvent la première occasion de présenter votre chaton à un vétérinaire, de voir si tout va bien (examen des oreilles, auscultation cardiaque…), et d’obtenir les réponses aux questions que vous pouvez vous poser (comportement, alimentation, vermifugations, puce électronique, avantages et inconvénients de la stérilisation…)
Chaque année, votre animal sera ainsi examiné du bout de la truffe au bout de la queue !

Il y a quelques années, des publications ont fait état de tumeurs sous-cutanées (fibrosarcomes) graves, car très récidivantes, même après exérèse chirurgicale, et se développant entre les omoplates d’un certain nombre de chats. Il se trouve que cette zone « interscapulaire » est l’endroit où se pratiquaient alors la plupart des injections sous-cutanées (sous la peau du cou), et en particulier les injections de vaccins. Ces derniers ont alors été suspectés de provoquer les fibrosarcomes félins.

Des études épidémiologiques de grande ampleur ont montré depuis qu’il n’existait pas un type de vaccin plus impliqué que les autres dans l’induction des fibrosarcomes, et que d’autres produits (y compris l’eau distillée !), injectés sous la peau des chats, pouvaient également provoquer l’apparition de ce type de tumeur.

À l’heure actuelle, il semble que ce ne soit pas le produit injecté qui induise le fibrosarcome, mais certains chats génétiquement prédisposés qui fabriquent plus facilement un fibrosarcome, lors d’irritation du tissu sous-cutané, (injection, mais aussi traumatismes répétés), particulièrement dans la zone inter-scapulaire, riche en tissu adipeux.

 

Alors faut-il continuer à vacciner les chats ?
À chacun de décider en fonction de l’évaluation du risque. L’incidence du fibrosarcome félin est assez difficile à déterminer, mais la plupart des études citent le chiffre d’environ 1 chat atteint pour 10 000 chats vaccinés. Par comparaison, 1-2 % des chats errants seraient porteurs sains du virus FeLV, et peuvent donc transmettre le virus à un chat non vacciné.

Il nous semble donc important de continuer à vacciner les chats qui sortent, même occasionnellement. Il est en revanche inutile de vacciner un chat qui ne sort jamais (mais vraiment jamais, et pas une fois de temps en temps !), ou alors seulement contre le typhus et le coryza (possibilité de transport passif de ces virus par le propriétaire), et pas contre la rage et le FeLV, qui demandent un contact direct avec le chat infecté.

Il est probablement prudent d’arrêter la vaccination chez un chat qui a fait un fibrosarcome, même si là aussi, les différents risques devront être évalués (si ce chat vit dans un milieu fréquenté par de nombreux chats errants et qu’il se bagarre souvent, le moindre risque sera peut-être encore de continuer à le vacciner !)

Et à quelle fréquence se font les vaccins ?
La première année, on parle de primo-vaccination. C’est en fait la première partie du protocole vaccinal, qui consiste en deux injections à quelques semaines. Le chaton peut être vacciné à partir de l’âge de huit à neuf semaines. Un carnet de santé (ou un passeport européen si l’on souhaite vacciner contre la rage), vous est délivré lors du premier vaccin.

Ensuite, il est impératif de procéder à des rappels annuels réguliers, afin d’entretenir la protection obtenue. Le plus souvent, le rappel est constitué d’une seule injection vaccinale. Toutefois, cela peut varier selon le contexte épidémiologique et la législation en vigueur. Votre vétérinaire traitant vous indiquera le protocole de vaccination le mieux adapté à votre chat.

 

 

 

Contre quelles maladies ?
Les chats sont classiquement vaccinés contre la panleucopénie (typhus), le coryza, la chlamydiose, et la leucose due au virus FeLV.
Le vaccin contre la rage est surtout destiné aux animaux qui voyagent, cette maladie n’étant plus présente en France métropolitaine depuis plusieurs années.

Le typhus (T) (ou panleucopénie féline) :
C’est une maladie très contagieuse, qui se traduit par une gastro-entérite sévère (vomissements, et diarrhées souvent hémorragiques), évoluant vers la mort dans plus de 90% des cas chez les chatons et les jeunes adultes.

La maladie se transmet très facilement, le virus responsable étant très résistant dans le milieu extérieur. Le typhus était presque devenu une « maladie du passé », grâce à la vaccination, mais on le rencontre à nouveau, assez fréquemment, depuis 2012 La vaccination est très efficace.

Le « coryza » (C)et Chlamidiose ( Chl)
Il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parler, (on parle de coryza devant tout chat « enrhumé »), mais d’un groupe de maladies dues à des virus ou à des bactéries, les plus fréquents étant le calicivirus, l’herpès virus (ou virus de la rhinotrachéite féline), et les chlamydies.

Le « coryza » se traduit avant tout par une atteinte des premières voies respiratoires (reniflements, éternuements, nez qui coule…) et des yeux (conjonctivite, parfois ulcères cornéens…, notamment avec l’Herpes virus.

La bouche peut aussi être touchée, soit dans la phase aiguë de la maladie (ulcères sur la langue ou sur les gencives), soit de façon différée, avec de très sévères inflammations des gencives ou du fond de la bouche qui peuvent apparaître des années plus tard, et au sein desquelles on retrouve du calicivirus.
La gravité du « coryza » est très variable selon les virus présents et la réceptivité du chat : certaines formes sont bénignes et guérissent toutes seules en quelques jours, d’autres persistent de façon chronique, (le chat va bien, mais renifle et a le nez qui coule, parfois pendant toute sa vie ; ou bien il présente régulièrement des rechûtes), les cas extrêmes pouvant évoluer vers la mort de l’animal.

Cette maladie est très fréquente et très contagieuse, elle représente environ 90% des maladies respiratoires du chat. Les chats de tous âges et de toutes races sont atteints, quel que soit leur sexe. Les animaux sont d’autant plus exposés qu’ils sortent de la maison, mais même en restant à l’intérieur ils peuvent contracter ces virus : comme tout germe respiratoire, ces derniers peuvent être véhiculés par l’air, ou par l’intermédiaire des membres de la famille.

La vaccination empêche le chat de présenter des signes de coryza, ou au pire, en limite la gravité – ce qui n’est déjà pas mal, lorsque l’on voit les dégâts causés par certains coryzas. Cependant, elle n’empêche pas toujours un chat, même vacciné, d’être infecté par un herpes ou un calicivirus, de le conserver et de le transmettre.

Les chats atteints de chlamydiose présentent souvent une conjonctivite d’un seul œil, le deuxième œil étant atteint à son tour quelques jours plus tard (photo de droite : conjonctivite unilatérale chez une chatte atteinte de chlamydiose). En ce qui concerne la chlamydiose, un traitement antibiotique permet de la traiter efficacement si un chat vient à être infecté.
Notons que la chlamydiose du chat peut exceptionnellement se transmettre à l’homme, sous la forme d’une conjonctivite bénigne.

La leucose féline (virus FeLV) (Lk)
Le FeLV, ou virus leucémogène félin est un rétrovirus très répandu, à l’origine
d’un déficit de l’immunité (qui favorise l’apparition de toutes sortes de maladies) d’une anémie, et/ou de tumeurs (lymphomes).

Tous les liquides corporels peuvent transmettre le virus : la salive (morsures, léchage, gamelles communes), les urines et les selles (litières communes), le sang (griffures, morsures, de la mère au fœtus à travers le placenta, mais aussi plus rarement transfusion sanguine), le sperme et les sécrétions vaginales (saillies), le lait de la mère (allaitement des chatons). En revanche, le virus ne survit que quelques heures dans le milieu extérieur : la contamination demande donc un contact direct de chat à chat.

Une fois infecté, le chat peut se débarrasser spontanément du virus (1/3 des cas), devenir porteur sain (sans symptôme, mais contagieux : 1/3 des cas), ou bien déclarer la maladie, le plus souvent mortelle (1/3 des cas).

Un test sanguin, réalisable à la clinique en quelques minutes, permet de dire si votre chat est porteur du FeLV (et/ou du FIV).

Le vaccin contre la leucose féline a été l’un des grands progrès de la médecine féline de ces dernières années. Il assure une bonne protection, même si cette dernière n’est pas à 100%. Les chatons peuvent être vaccinés dès l’âge de 8 semaines.
Le virus FeLV affecte exclusivement les félins, il n’est pas transmissible à l’Homme.

L’Immunodéficience Féline (virus FIV)
Ce rétrovirus très répandu, transmis quasi-exclusivement par morsure, est responsable d’une maladie appelée un peu abusivement SIDA du chat (mais non transmissible à l’Homme !). À l’heure actuelle, aucun vaccin contre le FIV n’est disponible en France.

La rage (R)
La rage est une maladie contagieuse, transmissible à l’Homme, une fois la maladie déclarée, elle se traduit par des troubles nerveux conduisant inéluctablement à la mort, chez le chat comme chez le chien ou l’humain. Elle fait l’objet d’une surveillance sanitaire stricte, qui impose la vaccination pour tous les chiens et chats vivant en zone déclarée infectée.

Le vaccin est aussi obligatoire pour tout passage de frontière dans un sens ou dans l’autre, pour les chats introduits en Corse et dans les îles en général, ou dans les DOM, ainsi que dans un certains nombres de campings, pensions… si leur règlement intérieur le stipule. Pour certains pays, une prise de sang pour dosage des anticorps antirabiques est, en outre, exigée avant importation de l’animal, afin de vérifier que le vaccin rage a bien « fonctionné » chez ce chat.

La France est actuellement considérée comme indemne de rage et cette vaccination n’est pas obligatoire en dehors des cas précités. Cependant, suite à des cas de rage sur des animaux importés de l’étranger, la vaccination peut devenir obligatoire ponctuellement dans certains départements.

Pour un chat qui ne voyage pas et ne quitte pas sa maison (ce qui est le cas de nombreux chats), le seul intérêt de la vaccination est d’être protégé, (s’il est également identifié), en cas de contact avec un animal enragé.

Le vaccin antirabique se fait en une seule injection la première année, suivie d’un rappel annuel.

Attention, pour que la vaccination rage soit considérée comme valable, le chat doit être préalablement identifié par puce électronique. Le vaccin rage est obligatoirement inscrit sur un passeport européen, qui est généralement délivré lors du premier vaccin antirabique.